Plateforme - L'observatoire des Oasis

Depuis plusieurs années, plusieurs centaines de projets pionniers ont germé partout dans nos territoires. En poussant souvent à l’abri du regard médiatique, ces initiatives qui expérimentent des modes de vie plus sobres et solidaires ont aujourd’hui bien fleuri.

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Publié le 21/09/2023

Pourquoi se contenter d’appeler à de nouveaux récits alors que ces derniers se sont déjà concrétisés ? Depuis plusieurs années, plusieurs centaines de projets pionniers ont germé partout dans nos territoires. En poussant souvent à l’abri du regard médiatique, ces initiatives qui expérimentent des modes de vie plus sobres et solidaires ont aujourd’hui bien fleuri. Qu’il s’agisse d’écovillages, de tiers-lieux écologiques, de fermes partagées ou d’habitats participatifs, ces « Oasis »1  qui partagent des valeurs communes de sobriété, d’entraide, de résilience et de convivialité sont désormais prêt à essaimer dans toute la société. Retour sur les résultats de récentes études qui nous en disent plus sur l’intérêt et la désirabilité de ces projets.

Les Oasis pour atténuer notre impact carbone

D’abord, une étude de BL Evolution montre que la vie dans ces lieux permet de diminuer considérablement notre impact sur le climat. L’empreinte carbone pour un habitant d’Oasis est d’environ 5,4 tCO2-eq/pers/an contre près de 10 tCO2-eq/pers/an pour un Français moyen, soit presque deux fois moins élevée2. Cela s’explique notamment par des choix de sobriété dans les logements et l’alimentation, mais aussi par la diminution de la consommation de biens et services grâce à la mutualisation ainsi qu’à la séquestration de carbone sur place (via la plantation de forêts comestible, le maraîchage sur sol vivant, etc.).

Le Moulin Bleu (Loir-et-Cher) et les Colibres (Alpes-de-Haute-Provence) témoignent d’ailleurs qu’il est possible d’avoir une vie digne et riche de sens à 2 tCO2-eq/pers/an (l’objectif globalement admit pour atteindre les accords de Paris). La plupart d’entre eux, comme l’habitat partagé de la Bigotière (Ille-et-Vilaine), réduisent dans le même temps leur empreinte écologique (en diminuant leur pression sur les ressources naturelles et sur les services rendus par les écosystèmes), tout en revitalisant le rapport au vivant des habitants alentours en proposant des activités pédagogiques et aussi simplement par effet de rayonnement.
 
Une meilleure qualité de vie 

Mais ce n’est pas tout. Une autre étude menée par le Campus de la Transition3 nous démontre également à quel point il fait bon vivre dans les Oasis4. En se basant sur l’indicateur de capacité relationnelle (Relationnal Capability Index) appliqué à 10 écolieux, les chercheurs ont ainsi analysé la relation des habitants à soi, aux autres (à l’intérieur et à l’extérieur du lieu), à la société ainsi qu’au monde vivant. Celui-ci atteint en moyenne 0.88, ce qui signifie que les personnes interrogées ont donné une réponse au-dessus du seuil sur 88% des critères étudiés, traduisant un excellent niveau de qualité relationnelle. Concrètement, les habitants d’écolieux ont un rapport au temps plus apaisé, ils font beaucoup plus confiance aux autres et contribuent à la vie locale (activités associatives, culturelles, sportives avec d’autres locaux). Les personnes interrogées se sentent également utiles via leur activité professionnelle (94% d’entre eux contre 50% dans la population française) et la vie en collectif leur permet d’approfondir leur démarche de sobriété notamment grâce à la mutualisation.

Donner vie à un récit du « mieux-vivre ensemble »

Ces initiatives donnent ainsi de la consistance à un nouveau récit du « mieux-vivre ensemble » qui se rejoint sur des valeurs communes. Pour Nora Guelton, responsable communication de la coopérative Oasis, ces lieux « incarnent concrètement des valeurs qui paraissent abstraites ou inatteignables pour encore beaucoup de gens, telles que l’écologie et la solidarité. Ils montrent que c’est non seulement possible mais aussi source de joie et d’épanouissement personnel et collectif. Du point de vue de la communication, de l’événementiel, on trouve dans ces lieux des profils de porteurs de projets qui ont pris des risques, qui ont cru en leurs rêves, et qui s’engagent chaque jour à la sueur de leur front pour leur donner corps. Ce sont de formidables réservoirs à histoires à même d’inspirer le changement à plus large échelle ».

1 Retrouvez plus d’informations concernant les Oasis sur : cooperative-oasis.org 
2 Le Bilan Carbone de la vie en écolieu, BL Evolution, 2022 
3 Le Campus de la Transition est un lieu d’enseignement, de recherche et d’expérimentation créé en 2018 par un collectif d’enseignants-chercheurs, d’entrepreneurs et d’étudiants réunis par une volonté commune : promouvoir une transition écologique, économique et humaniste, à l’échelle des enjeux qui bouleversent notre siècle. Pour en savoir plus : campus-transition.org
4 Mesurer la qualité relationnelle dans les éco-lieux et leur contribution au lien social, Campus de la Transition, 2022

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