Sandrine Roudaut - Edition et écologie

Trois questions à Sandrine Roudaut, éditrice et co-fondatrice de La Mer Salée.

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Publié le 21/09/2023

Vous dites de votre maison d’édition qu’elle est « en persévérance écologique ». Pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie ?

Nous avons créé La Mer Salée en 2013 avec comme ambition de semer des utopies, des désirs et des pistes pour un monde audacieux, au service des êtres et du vivant. Il était évident que nos choix de fabrication devaient être alignés avec cette ambition.

Sachant que la fabrication du papier concentre la grande majorité de l’impact d’un livre (environ 70 %), nous avons opté pour du papier certifié FSC fabriqué en Espagne pour les pages intérieures et en Italie pour la couverture. Nous ajustons le tirage pour éviter le surstockage et nous refusons de pilonner les « défraîchis », ces exemplaires qui nous sont retournés par les libraires : nous préférons les donner à des étudiants, à Emmaüs ou les envoyer aux journalistes. Ces choix ont un coût financier, mais nous ne voulons pas transiger là-dessus.

Quels choix avez-vous faits au démarrage et sur lesquels êtes-vous revenus par la suite ?

Pour la couverture, il faut trouver un équilibre entre robustesse et recyclabilité et nous avons exploré plusieurs pistes. Notre premier choix a été de la recouvrir d’un pelliculage pour qu’elle soit plus résistante et ainsi limiter les retours libraires. Mais le recyclage du livre était perturbé car personne ne pense à déchirer la couverture avant de déposer un livre dans le bac de tri. Ensuite, nous avons appliqué un léger vernis UV, mais la couverture s’est alors abîmée plus vite (rayures, pelures…), augmentant ainsi le nombre de retours.

Dernièrement, nous avons opté pour un papier FSC de grande qualité en pure ouate de cellulose de 210 g, sans aucun traitement. La couverture garde ainsi un aspect naturel très agréable. C’est plus cher, mais le résultat final est en parfaite adéquation avec notre ligne éditoriale. Nous espérons que les libraires et les lecteurs apprécieront et accepteront plus facilement un livre dont la couverture présente des imperfections, ce qui devrait limiter les retours.

Avez-vous fait le choix de travailler avec des acteurs locaux ?

La composition de nos livres est assurée par un prestataire installé à 5 km de chez nous. Nous avons choisi une mise en page et une police de caractère qui assurent un certain confort de lecture (en particulier pour les personnes dyslexiques) sans trop augmenter le nombre de pages. Avec notre metteur en page et l’imprimeur, nous limitons les fichiers présents sur les serveurs numériques.

Situé à 100 km de nos locaux, notre imprimeur est labellisé Imprim’Vert et travaille régulièrement avec des ESAT. En plus de l’impression (avec une encre végétale fabriquée en Allemagne), il est aussi capable d’assurer le façonnage de nos livres sur le même site, ce qui garantit la qualité de nos ouvrages et réduit les transports.

Le design de la couverture est réalisé par une graphiste nantaise, qui adapte ses créations à la nature et à la couleur du papier (de couleur crème ou teinté dans la masse), ce qui réduit l’encrage.

« Nous avons pris place dans l’écosystème des Pays de la Loire et nous cherchons ensemble des solutions »

Avec le temps, nous avons pris place dans l’écosystème des Pays de la Loire et nous cherchons ensemble des solutions. Nous contribuons à propager les bonnes pratiques et échangeons sur les options, les améliorations, avec un collectif d’éditeurs engagés. Fabriquer au mieux, c’est une véritable aventure collective, en persévérance !

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