Pourquoi est-il essentiel de s’engager dans une production audiovisuelle éco-socio-responsable ?
Aujourd’hui, toute activité économique se doit d’intégrer les enjeux environnementaux et sociaux – et l’audiovisuel n’échappe pas à cette nécessité. Chaque tournage mobilise des ressources, consomme de l’énergie, génère des déplacements, produit des déchets… Nous avons donc une responsabilité collective à agir.
Si nous voulons continuer à produire dans la durée, il est indispensable de transformer nos pratiques, de mieux anticiper nos impacts et d’optimiser nos ressources.
Par ailleurs, les attentes des annonceurs en matière de RSE ne cessent de croître. Pour rester compétitif, il devient stratégique de pouvoir présenter un bilan carbone fiable, de documenter les démarches mises en oeuvre, et de valoriser des engagements concrets, tant sur le plan environnemental que social.
Le métier d’éco-référent se développe : quel est son rôle sur un tournage ?
Chez A Better Prod, nous parlons plutôt d’Impact Manager, car notre approche inclut également les enjeux sociaux : inclusion, conditions de travail, VHMSS (Violence et harcèlement, moral sexiste et sexuel), diversité, etc.
Ce ou cette professionnelle joue un rôle transversal : elle travaille en étroite collaboration avec tous les départements du projet – production, décoration, stylisme, régie… pour co-construire une démarche RSE cohérente, pragmatique et adaptée au contexte du tournage.
L’Impact Manager remet en question les automatismes, propose des alternatives plus responsables, documente les actions menées et collecte les données nécessaires au calcul de l’empreinte carbone du projet. Un bon Impact Manager combine une solide connaissance du terrain et une expertise en transition écologique et sociale.
Comment évolue la demande autour de ce métier dans l’audiovisuel ?
La demande s’intensifie clairement. Les marques doivent aujourd’hui répondre à des obligations de reporting extra-financier, notamment sur la communication. Les agences et sociétés de production font donc appel à des coordinateurs et coordinatrices d’impact pour piloter ces démarches et garantir la traçabilité des engagements pris. Ce nouveau rôle s’inscrit pleinement dans l’évolution du secteur vers une production plus responsable, alignée sur les attentes sociétales et réglementaires actuelles.
As-tu un exemple concret dont tu pourrais nous faire part ?
Notre meilleure illustration c’est la campagne publicitaire “Épargnons nos ressources” que nous avons accompagnée pour l’ADEME justement. La demande est partie de l’annonceur, l’ADEME dès la naissance du projet, nous a sollicité via son agence Havas Paris, et nous avons travaillé main dans la main avec la Société de production AllSo pour produire une campagne la moins impactante possible.
Des décors en région parisienne et accessibles en transports en commun, pas de groupe électrogène, stock de décoration et de costumes, catering végétarien, casting diversifié, formation des équipes, nous avons travaillé tous les aspects et nous avons fait certifier la campagne afin de garantir la transparence de la démarche.
Résultat, 3 étoiles au Label Ecoprod qui viennent récompenser le travail de toute l’équipe.
« Si nous voulons continuer à produire dans la durée, il est indispensable de transformer nos pratiques, de mieux anticiper nos impacts et d’optimiser nos ressources. »
Autres paroles d'experts :
Alissa Aubenque : éco-production audiovisuelle
Trois questions à Alissa Aubenque, directrice des opérations à ECOPROD.
Leslie Thomas : le plan Action ! la politique environnementale du CNC
Trois questions à Leslie Thomas, Secrétaire Générale du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC).
