Pourquoi et quand communiquer ? Les 6 étapes méthodologiques à suivre - Ferréole Lespinasse

Interroger : la pertinence de sa communication, la fréquence de publication, le format le plus léger, le cycle de vie de son contenu… Autant de bonnes pratiques pour déployer une communication responsable nourrie par la sobriété éditoriale.

Partager la page

Publié le 18/11/2024

Remontons aux racines et questionnons l’acte de communiquer : quand est-il opportun de communiquer ? Quel est l’élément déclencheur pour décider ou non de la pertinence de communiquer ?

Retrouvez la méthodologie de sobriété éditoriale : 6 étapes pour déterminer quand communiquer.*

*Un article rédigé par Ferréole Lespinasse


Sobriété éditoriale : une méthodologie en 6 étapes 

Étape 1. Quand faut-il communiquer ?

Cette première étape évalue l’intérêt ou non de communiquer. Pour cela, distinguer ce qui est nécessaire et essentiel de ce qui est superflu offre une grille d’analyse pertinente et sans discussion. 

  • Les objectifs de communication sont-ils des services rendus ou répondent-ils à un des 17 ODD ? 
    Ce questionnement permet de raccrocher la communication à l’intérêt général.
    Si non, il s’agit de réviser les objectifs pour les centrer par rapport au bien commun. 
    Si oui, passer au questionnement suivant. 
     
  • Le numérique est-il un passage obligé pour répondre à ces objectifs ? 
    Le numérique n’est pas une réponse obligée à tous problèmes de communication. Parfois un SMS ou une affiche papier seront bien plus efficaces pour une empreinte environnementale quasi nulle. 
    Si la réponse est oui, passer à l’étape 2.

Étape 2. Avant de créer le contenu, interroger son utilité.
  • Est-ce que ce contenu est utile aux publics ?
    Enjeu clé, l’utilité peut sembler délicate à définir. Pour l’utilisateur, un contenu utile répond à son besoin et l’accompagne à réaliser son action.[1] 
    Sinon, notons qu’un contenu non utile pour l’utilisateur peut l’être pour répondre à d’autres enjeux : organisation, référencement, juridique, etc. Envisageons donc le questionnement suivant.
     
  • Est-ce que ce contenu est utile pour répondre à mes propres objectifs ?
    En tant qu’entreprise, le contenu doit soutenir mes objectifs de communication. En tant qu’institution, il me permet d’accomplir mes missions et compétences. À titre d’exemple, il peut être intéressant de recentrer la publication de certains supports. Si je réduis ma fréquence de publication, quel est l’impact ? Affecte-t-il mes objectifs de communication ? Dans la plupart des cas, non. 
    Faire des tests permet de déterminer quels contenus supprimer sans impact sur l’organisation. Bien évidemment, il ne s’agit pas de supprimer des contenus stratégiques.
     
  • Est-ce que ce contenu est spécifique/inédit ?
    Aucun intérêt à dupliquer les contenus. Si ce contenu existe déjà par ailleurs, faire un renvoi d’information.
    S’il s’agit d’un support interne, mettre à jour le contenu.
     

[1] Nous nous situons là dans l’unité fonctionnelle, chère à GREENIT et aux Designers éthiques. 


Étape 3. Avant de créer le contenu, déterminer son format.
  • Le format est-il le plus efficace et compréhensible pour les utilisateurs tout en étant le plus léger ?
    Comme le rappelle le RGESN, «  de façon générale : un texte pèse moins qu’une image, une image pèse moins qu’un audio et un audio pèse moins qu’une vidéo. » Il s’agit d’opter pour le format le plus sobre tout en étant efficace.
    S’appuyer sur la durée de vie, l’objectif et le public pour choisir entre la création/mise à jour d’un support web : actu, page, post ou d’un support imprimé.


Comme le rappelle l’ADEME [2] : "Plus un document a une durée de vie longue et est manipulé par de nombreuses personnes, plus il est judicieux de l’imprimer. En revanche, si le document a une durée de vie courte et ne nécessite pas d’être conservé, il est préférable d’utiliser un format numérique."

[2] Écoconcevoir un projet éditorial https://communication-responsable.ademe.fr/ecoconcevoir-un-projet-editorial


Étape 4. En rédigeant le contenu, je prête attention à sa qualité.
  • Le niveau d’information est-il adapté aux besoins des publics ?
    Nous sommes tous submergés de contenus. Il est donc important de donner suffisamment d’informations pour répondre à son besoin utilisateur - et pas plus - . 
     
  • Le contenu est-il écrit en langage clair ?
    La norme ISO : ISC 24.495 précise que des textes clairs sont : sans jargon, sans langage soutenu, sans phrases imbriquées. 
    Le langage clair peut être utilisé pour un public général.
    Le langage simplifié est utilisé pour les personnes qui ont des difficultés de compréhension de la lecture.[3]
     
  • Le contenu est-il utilisable ?
    Un contenu utilisable accompagne l’internaute à effectuer son action. 
     
  • Le contenu est-il accessible ? 
    Voici les points d’attention pour un contenu accessible : contraste des couleurs, taille des textes, hiérarchie des titres, éviter l’utilisation d’emojis. 
  • Le langage est-il égalitaire ?
    Le langage assure une égalité de représentation des individus. 
    Écrire sans stéréotypes de sexe et privilégier les formules épicènes sont des pratiques à adopter. 

[3] Source : NORME INTERNATIONALE - ISO 24495-1


Étape 5. Je pilote le cycle de vie du contenu.
  • Le contenu est-il utilisé ?
    Bienheureux indicateurs qui permettent de prouver l’utilisation du contenu et donc d’évaluer s’il convient de le conserver ou non.[4]
     
  • Le contenu est-il mis à jour ?
    Il est important de s’assurer de la qualité de son contenu et donc de la fraîcheur des informations. Afficher la date de mise à jour des contenus rassure l’utilisateur.
     
  • Son cycle de vie est-il planifié ?
    Planifier le cycle de vie du contenu est la clé pour éviter les bases de données protéiformes, héritées de refonte de site en refonte de site et qu’on n’ose toucher au cas où…
    Prévoir dès la création du contenu son cycle de vie, c’est-à-dire sa date de mise à jour, son archivage, voire sa suppression. 

[4] Plus d’infos dans l’article https://www.sobriete-editoriale.fr/gouvernance-information/


Étape 6. Je poursuis les actions en continu.
  • Les contenus répondent toujours aux 3U ?
    Chaque année, planifier un temps pour évaluer la pertinence de mes contenus : sont-ils utiles, utilisables et utilisés ? 
     
  • Le format est-il toujours adapté ? 
    Un contenu peut prolonger sa durée de vie dans un autre format : infographie, etc. 
     
  • Le contenu est-il à jour ?
    Vérifier constamment la mise à jour des informations publiées. 

     

*"Merci aux Designers éthiques pour l’article et l’arbre décisionnel « quand faut-il numériser ». Les 2 m'ont inspiré pour structurer cette grille de lecture."

Pour aller plus loin, consulter le guide Sobriété éditoriale : 

Visuel Guide Communication responsable

L’essentiel de la communication responsable réunit dans un guide complet

Analyse des enjeux, conseils pratiques et avis d'experts : ce guide accompagne tous les professionnels de la communication et du marketing, du privé comme du public, sur la voie d'une transition écologique indispensable et désirable.

Haut de page